Une apres-midi de galeriennes...

Vendredi 28 septembre 2007

14h30, après une bonne grasse matinée, nous décollons vers Studentski Grad, notre futur logement. Nous sommes censées aller y récupérer les clés de notre nouvelle chambre, nous emportons donc avec nous une bonne partie de nos bagages… 20kg sur le dos, 15kg à traîner sur roulettes… un taxi et en route ! (encore un chauffeur trop heureux de nous faire part de ses connaissances en langues française « Je t’aime ! » « Mon amouuur ! »)
Nous découvrons donc Studentsi Grad … on nous avait effectivement parler d’une ville étudiante, le nom parle de lui-même (mot à mot ça donne : la ville des étudiants !)… mais je ne m’attendais vraiment pas à ça ! C’est une mini ville, tout est fait pour que les étudiants n’aient pas à en sortir … sauf pour aller à la fac, accessoirement ! On y trouve moultes magasins, d’alimentation comme de vêtements en tous genre, des restaurants, des fast-food, coiffeur… tout ! Mais on y trouve aussi, et surtout, les fameux « bloks ». C’est ainsi que sont nommées les grandes, moches et antiques tours où se trouvent les logements !
Nous devons nous rendre au blok42 pour régler les histoires d’administration. Le taxi nous a laissées au blok24… par où aller ? Un petit coup de fil à Marielle qui y est déjà venue, et qui y est d’ailleurs en ce moment même… Elle nous explique vaguement comment sont le blok42 et ses alentours… On va trouver, inch’allah !
C’est parti pour 2h de marche, avec tous nos sacs… grand ciel bleu, l’été indien ! Nous avons du mal à comprendre la logique du placement des bloks … nous nous retrouvons à marcher le long d’un périphérique… et attention, nous atterrissons sur le blok1 ! Bel exploit ! 2h de marches… nous commençons à désespérer. Mais au moins on ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir visiter la ville ! Forcément, toutes les personnes que nous croisons ne connaissent pas ce blok. Existe-t-il réellement ?! Nous sommes vraiment perdues ! Je demande à une énième personne, il m’explique que ça se situe à 7 ou 8 arrêts de bus… nous commençons à connaître la longueur de la distance qui sépare les arrêts les uns des autres ici… c’est pourquoi, nous décidons de faire une pause !
Ah tiens, un taxi ! Nous lui demandons, magie ! Il connaît … c’est vrai que nous étions bien à l’opposée… il nous dépose juste devant le blok42, qui se trouve être très proche du blok24 (celui du point de départ !) !
Il est 17h, notre coordinatrice nous avait conseillé d’y aller avant 16h… et nous avons notre « cérémonie de clôture » des cours de langue à 18h ! Ca va le faire !
Eh bien non, ça ne le fait pas !
Une étudiante nous aide et nous conduit au bureau que nous cherchons. 17h, la femme et l’homme de ce bureau sont en train de partir… La femme à l’air complètement excédée, nous leur expliquons qui nous sommes… nous avons une chambre réservée, nous aimerions les clés ! Dur dur de communiquer. Le petit bonhomme est bien plus détendu ! Ah la dame esquisse un sourir alors qu’elle vient enfin de retrouver nos noms, enfin le nom de Barbara, dans ses registres… Elle nous donne un nouveau post-it : rendez-vous en case 55 entrée A, vous y trouverez Madame jenesaispluscomment, elle vous indiquera la suite des évènements…
Un vrai jeu de piste. On nous explique même dans quelle direction partir, nous n’avons pourtant pas pioché de Joker ! En une après-midi nous avons réussi à comprendre la « logique » du plan des bloks… Nous trouvons donc le blok55. C’est fermé, il n’y a personne dans les bureaux. Ras le bol. Nous allons au blok57, là où habite Marielle, elle a récupéré ses clés cet aprèm, nous y déposerons donc nos sacs, en attendant de revenir demain pour la suite du jeu de piste !
Nous découvrons donc le « palace » de Marielle… un vrai taudis, vétuste, insalubre… Ca n’est plus de la saleté, c’est immonde… à se demander qui a vécu ici, et surtout depuis combien de temps l’appartement n’a pas été occupé ! La salle de bain est à vomir, un tapis de poussière orne le sol, les fenêtres n’ont ni rideaux, ni volets … nous voulons ouvrir pour aérer, eh oui, en plus ça pue ! Fenêtres quasi-impossibles à ouvrir… un bout de moustiquaire ridicule pendouille à l’une d’elles… Nous cherchons le « coin cuisine », en vain ! Elle a tout de même un évier, qui ne ressemble pas à grand-chose, certes, mais ça à l’air de servir d’évier. Pour ce qui est du mobilier, trois chaises toutes défaites, trois lits … certainement récupéré dans des hopitaux après la seconde guerre mondiale… des armatures en fer, un sommier entre hamac et trampoline… disons qu’une fois allongé dedans, tu t’enfonces réellement… Sans parler du matelat qui doit dater de la même époque… je dis matelat pour ne vexer personne, mais il s’agit plus d’un tapis pausé sur le « sommier »… des détrituts des anciens locataires… Ajouttez à cela une tapisserie marron et beige, avec quelques tâches de dorées, ouhou fantaisie ! Et oui c’est Noël tous les jours ici ! Les armoires et placards, c’est pas Erasmus, c’est Emaüs …un vrai désastre !
Et Barbouze et moi sommes pourtant quasi-persuadée que nous serons les deux autres colloc, car Marielle aurait entendu dire qu’elle se trouverait avec deux autres françaises…
Comme quoi tout est relatif, nous trouvions notre chambre précédente assez restreinte … mais au moins on pouvait y marcher pieds-nus et nous avions un frigo, c’était moins pire !
Il est 18h. Nous abandonnons nos affaires et fatigués, et dépités, nous filons à la cérémonie.