jeudi 27 septembre 2007

La journee de la francophonie a Sofia...

Mercredi 26 septembre 2007

Cet après-midi, comme prévu, nous nous rendons au centre culturel français. Nous sommes censées y tenir une table et parler de l’engagement associatif en France. J’ai mal à la tête, nous sommes bien fatiguées… bah oui, mine de rien on n’arrête pas de travailler depuis 3 jours !
Nous arrivons en retour, sinon c’est pas drôle. La femme du centre nous propose de nous asseoir à une table en attendant que des gens arrive. Nous lisons des journaux français, ça fait plaisir !
Un couple de bulgares entre. Ils vont à la table du troisième français, un homme de la soixantaine. Ils leur posent des questions concernant la politique française, Sarkozy… Inévitablement, nous écoutons les réponses. L’homme en question vit à Sofia depuis trois ans. Il a rejoint sa bien-aimée bulgare rencontrée en France. Il est à la retraite. Il a la flemme d’apprendre le bulgare, vous comprenez, le français est flemmard ! Son discours au sujet de Sarkozy est assez agaçant … il faut que ça bouge, les français en avait mare, au moins maintenant ça va bouger, des réformes …
Deux jeunes filles arrivent d’abord, puis un garçon. Ils sont en terminale au lycée francophone. Ils viennent à notre table. Nous discutons de choses et d’autres, la Bulgarie, la France, culture … c’est très intéressant. Le thème prévu n’est pas du tout abordé, mais ca n’est pas un problème !
Un groupe de jeunes arrive. La femme du centre demande donc à l’une de nous deux d’aller à une autre table. Très bien, j’y vais. Ce sont des élèves de 15-16 ans. Ils sont là avec leur professeur de français. Ils sont une vingtaine. Qu’est ce que je vais bien pouvoir leur raconter ? La femme du centre m’envoie Serge, le français. Nous discutons 5min tous les deux. Ca se confirme, il m’est particulièrement antipathique. Il se présente au groupe. La prof lui demande ce qu’il a fait comme métier avant d’être à la retraite… militaire, puis antiquaire … « vous savez j’ai pas mal bougé en France et dans le monde… ». Le français grande gueule. Forcément, les quelques garçons qui sont là voudraient en savoir plus sur son vécu de militaire. Il parle, il parle, à une allure folle, sans tenir compte du fait qu’il a en face de lui des élèves qui apprennent le français depuis deux ans seulement ! Le voilà parti à parler du système français, la police,l’Etat… Pas manqué, la prof lui pause des questions sur Sarkozy. Il recommence son splendide discours. « Il a une formation d’avocat, c’est quelqu’un de très intelligent, il sait faire bouger les choses, et vite, il serait temps. »
Elle lui demande ensuite ce qu’il pense de l’entrée de la Bulgarie dans l’Europe. Bien sur qu’il trouve ça tout à fait bien, l’union fait la force. Et il évoque la Turquie. Il est persuadé que d’ici 10 ans, elle sera rentrée dans l’UE. Il est très provocateur, quand on connaît le passé de la Bulgarie avec la Turquie … On sent d’ailleurs que la prof est irritée. Puis il se lance dans une critique du commerce bulgare. « En France, le client est roi. Ici, quand on rentre dans un magasin, on dirait que le commerçant ne veut pas vendre. C’est statique. Les magasins sont comme des musées. Alors peut-être que se sont des magasins pour blanchir de l’argent, mais il faut que l’argent bouge, que ça tourne. L’argent n’aime pas dormir. C’est le buisness. On vent, on achète, on vend … le commerce, le buisness quoi ! » …Le genre de personne qu’on aimerait croiser plus souvent… Il me regarde en rigolant, « j’y suis peut-être allé un peu fort là ? Non mais ils faut bien qu’ils se rendent compte aussi, qu’ils ouvrent les yeux… Vous ne trouvez pas ? » … Je lui ai envoyé quelques piques, c’était plus fort que moi. « Ca ne fait qu’un mois que je suis ici et j’ai 20 ans, je n’ai peut-être pas pu me rendre compte de tout ça, mais j’estime qu’en 2 ans, ou même 10 ans, on ne peut pas se permettre de porter un jugement comme le votre sur un pays. Vous parlez bulgare ? » Je connaissais déjà la réponse, mais bon… « Non, la flemme », me répond-il avec un grand sourire. Tu parles d’intégration et tu n’en fais même pas l’effort. … Ouis parce que la prof lui avait demandé ce qu’il pensait de l’immigration française, des étrangers en France, et ce qu’ils allaient devenir avec notre Nicolas. Et il repart sur les turques… « Il faut aller de l’avant, le passé c’est fait, l’avenir erst à faire . Tout est à construire. Prenez l’exemple de la France avec l’Allemagne… » Et il s’écoute parler, et il provoque…
…bref, je ne m’en suis pas fait un copain.
Par contre, pendant qu’il blablatait sa provoque, une petit groupe de filles qui étaient à côté de moi, se sont mises à me pauser des questions. C’est sur, nous ne parlions pas politique, mais c’était un échange, un vrai. C’était des questions de minettes de 15 ans, et je leur donnais des réponses simples, dans un français simple. On se comprenait. Elles m’ont demandé si j’avais des amis bulgares, je leur réponds que pas trop pour le moment … elles me répondent qu’elles peuvent être mes amies si je veux ! Dans quoi je me suis fourrée ! Elles sont marrantes.
Nous migrons vers la cafèt, le centre nous paye un verre, ou plutôt l’ambassade de France nous paye un verre ! Dans le couloir, la prof me prend par le bras et me dis que les filles aiment beaucoup parler avec moi ! Ce que je ne lui dis pas, c’est qu’elles m’ont proposé de parler en anglais, discrètement pour ne pas être vues par la prof, parce que pour elles l’anglais c’est plus facile ! Mais pas pour moi, et puis on est au centre culturel français, alors on parle français !
Je bois mon jus avec mes nouvelles copines. Les questions fusent … musique, cinéma, cuisine, Paris, famille… c’est amusant ! L’une d’elle prend mon mail. La prof me demande d’écrire un mot pour l’école sur la plaquette de la journée de la francophonie … eh ouai, on me demande déjà des autographes !
Salut les copines, je dois y aller !
Très bon après-midi, ça fait du bien de sortir du cocon erasmus, voire d’autres têtes…
Je retrouve Barbouze, nous n’avons pas du tout eut le même type d’échange vu qu’elle est restée avec ceux de 18-20ans … Elle en a donc appris d’avantages que moi sur la politique bulgare, par exemple ! Mais la confrontation de nos deux échanges n’est pas inintéressante. On constate notamment qu’à la plupart des personnes à qui nous avions pausée la question de pourquoi ils avaient voulu apprendre la langue française, la réponse était souvent : parce que ma mère et mes frères le parle, parce que c’est un très belle langue chantante. Mais tous disaient aussi que c’était très compliqué à apprendre !
Nous finissons cet après-midi en nous perdant dans le centre de Sofia durant 1h … avant de retrouver les copains Erasmus pour aller boire un verre. Nous avons tous 1h de retard au point de rendez-vous, quelle symbiose !
Je suis vidée, fatiguée. Barbouze et moi ne suivront pas les autres voire des courts-métrages bulgares. Au lit les frenchies !

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